Le Son Dopamine c’est le podcast qui lie la Musique au Marketing grâce à des interviews de professionnels qui témoignent de l’importance de la musique au sein de leur activité.

Dans les épisodes précédents, j’ai eu la chance de pouvoir échanger sur la définition et le rôle de l’Innovation dans l’industrie de la musique. Tout d’abord du point de vue de Fabrice Jallet, responsable du pôle Musique & Innovation chez Irma Music, qui accompagne les entreprises du secteur musique dans leur transformation numérique. Mais également grâce à l’intervention de Dorian Perron, co fondateur de la start up Groover qui vise à apporter une solution innovante afin de dynamiser les échanges entre artiste et média influent.

Mais qu’en est-il du côté des majors ? Parle-t-on d’innovation ? Et si oui, comment s’organisent-elles pour être innovantes ? Perrine Guyomard, responsable Innovation et Nouveaux Usages chez Warner Music France a eu la gentillesse d’accepter d’échanger sur son activité.

 

 

Il est en premier lieu intéressant de noter que l’équipe autour de Perrine présente différents profiles considérés comme atypiques pour une maison de disque (designer UX / UI, développeur, chef de produit). Une équipe qu’elle anime depuis peu car créée en Juillet 2018.

 

2’35 : Pourquoi cette position de responsable innovation et nouveau usages est importante pour une major ?

L’équipe s’inscrit au sein du département digital de Warner Music France et apporte ainsi son expertise dans le cadre des projets digitaux. Ce service transverse va donc à la fois servir les différents labels de la maison de disque, mais également travailler avec un tourneur (Decibels Production), donnant ainsi la capacité de l’équipe à intervenir tant sur la partie enregistrement que sur la partie live. Le plus intéressant à noter dans le fonctionnement de cette équipe Innovation & Nouveaux Usages est sa capacité à graviter autour de l’ensemble des projets digitaux.

Si on décompose ce titre, “Innovation” aura pour sens de réfléchir à des activations singulières, susceptibles de susciter un vif intérêt car reposant sur des pratiques peu ou pas utilisées jusqu’alors.

“Nouveaux Usages” a une intention à s’inscrire dans la durée, reposant sur la mutation des comportements des consommateurs (le streaming comme exemple). L’objectif de l’équipe est de pouvoir accompagner ces changements, savoir comment leur donner une résonance et assister les différents services pour le permettre de les maîtriser.

4’44: Si l’innovation a toujours existé dans l’industrie de la musique, pourquoi y consacrer un métier seulement aujourd’hui ?

L’équipe de Perrine s’inscrit dans le département digital, enrichi chaque année de différentes positions liées à la digitalisation. Ceci a amené les organisations à créer des rôles CRM, analyste données, développeur etc..

Face à cette digitalisation qui s’intensifie par le biais des nouvelles technologies et nouveaux comportements, il semble y avoir aujourd’hui un besoin des entreprises à assigner une personne, une équipe en particulier à se consacrer et se focaliser sur ces mutations. Un rôle de garde fou voué à sensibiliser et faire évoluer toutes les équipes en interne vers de potentielles nouvelles opportunités communication & business.

On y voit donc forcément un besoin des équipes à être constamment curieux aussi bien au sein de l’entreprise qu’à l’extérieur.

6’00: S’inspirer des innovations venant d’autres industries

L’univers du jeu vidéo est selon elle une belle industrie sur laquelle s’appuyer pour puiser des idées innovantes. Perrine précise que l’audience très engagée de ce secteur aide ce dernier à réfléchir à des pratiques marketing créatives (chatbot / réalité augmentée etc…).

On revient à cette nécessité absolue de s’ouvrir à tout ce qui pourrait aider une équipe Innovation & Nouveaux Usages à renforcer son expertise. Mais face à toutes ces technologies, ces nouvelles idées, ces pratiques, comment arrive-t-elle à identifier une innovation qui mérite d’être exploitée par son équipe ?

Similaire à la réponse de Fabrice Jallet lors du podcast 11, au-delà de comprendre le concept, plusieurs questions doivent être posées par l’équipe afin d’arriver à valider une idée :

  • Où en est l’usage de ce concept ?
  • Est ce que celui ci est suffisamment mature pour être pris en main par les fans ?
  • Est-ce que cet usage concerne notre cible et donc une tranche d’âge spécifique ?
  • Est-ce que l’usage est facilement maîtrisable ?
  • Est-ce que les coûts associés à la mise en place de ce nouvel usage justifient les résultats attendus ?

Exemple de l’activation réalisée pour l’artiste Sônge, énoncée dans ce podcast :

Une activation en lien avec les valeurs, la touche artistique et l’identité de l’artiste qui a permis de doubler l’engagement sur ses réseaux sociaux.

15’05 : Quel était l’objectif de ce hackathon organisé en début d’année ?

Warner Music France a, en février dernier, lancé le défi à des étudiants de proposer de nouvelles opportunités technologies en plaçant l’artiste au sein de la proposition de valeur. Un événement de 24h où l’idée première était de pouvoir proposer à la major des prototypes intéressants à développer autour de neuf thématiques définies par la major. L’autre plus value de cette journée était de pouvoir diffuser la culture de l’idée et de la technologie au sein même des équipes de Warner Music France. Chaque groupe d’étudiants était ainsi parrainé par deux mentors qui font partie d’un label ou travaillent chez leur tourneur Decibels. Au delà des idées, une des leçons de ce Hackathon aura été de pouvoir confronter les idées de la nouvelles génération à l’activité de Warner.

20’09 : Qu’est-ce qu’une innovation ?

 

“Il y a souvent le biais de vouloir réinventer la roue”.

Une bonne innovation est une innovation qui a un bon retour sur investissement. Un investissement qui n’est pas uniquement monétaire mais également basé sur la part de marché, l’écoute en streaming ou encore sur un objectif de notoriété lors d’une campagne marketing en particulier. Une innovation est également un concept qui peut être implémenté aujourd’hui et qui saura être maîtrisé par l’audience. On en revient à l’importance de l’usage dans la définition d’une bonne innovation.

La dernière partie de l’enregistrement a porté sur différents sujets comme les motivations de Perrine à vouloir consacrer son parcours professionnel dans l’industrie de la musique ou encore l’intervention potentielle de son équipe dans les collaborations entre la major et les marques. Des retours d’expérience que je vous invite à écouter sur les différentes stations.