La marque automobile Range Rover s’est attachée les services du papa des compositeurs de musique de film pour promouvoir un de ses modèles.

Pour une bonne partie des spots TV des marques automobiles, j’ai le sentiment de toujours me retrouver en face du même concept, de la même idée supposée mettre en avant la voiture.

“Réaliser un spot TV pour une marque de voiture ? Facile ! Tu prends ton nouvel modèle, un beau paysage enneigé ou autres vues magnifiques, un drone et tu filmes 1 minutes de conduite.”

On a tous vu ce genre de spot TV qui semble prouver un manque de créativité certain et ne permet absolument pas à la marque et à son produit de se démarquer de ses concurrents. Une industrie qui est d’ailleurs, extrêmement concurrentielle.

Pourtant, difficile de nier que l’idée derrière ces vidéos est de sublimer non seulement une esthétique (celle du véhicule) mais également de faire ressortir le sentiment de liberté que peut traduire le principe de la conduite automobile. Après tout, une des décisions d’achat d’une voiture est de s’affranchir de tout autre moyen de déplacement.

“Dans tout ce que je fais, j’entends une musique dans ma tête.”, Hans Zimmer

Afin de rester dans cette typologie, la marque Range Rover a filmé la conduite de son véhicule (tiens, un drone) sur les routes californiennes bordant la ville de Los Angeles. La différence ? La présence du compositeur de Batman, Gladiator (et tant d’autres merveilles) au volant ! Mais jouant bien plus que le rôle du conducteur, Hans Zimmer a décidé d’exprimer à travers sa musique son idée du plaisir de conduire.

Dans la vie de beaucoup d’entre nous, la musique nous accompagne dans chaque partie de notre vie. Le compositeur réfléchit constamment à la composition d’une musique dans chacune de ses actions car une action particulière renferme ses propres émotions. Concernant la conduite, le paysage, les virages, l’odeur font partie de ce processus créatif qui permet à Hans Zimmer de définir une harmonie.

Dans cette vidéo, celui ci explique aussi que l’endroit joue un rôle fondamental dans sa composition. Ainsi l’ambiance pesante, aride voir dangereuse de cette route californienne l’ont aidé à prendre la direction de telle ou telle ambiance musicale. Son objectif a été d’associer chaque son à chaque moment spécifique vécue sur la route.

“Je ne veux pas vous dire quoi ressentir. Je veux juste vous donner la possibilité de ressentir”, Hans Zimmer

Le résultat ? Une expérience sonore épique digne de la réputation de son compositeur. Les vingt premières secondes capitalisent sur le son du vent, sur quatre notes maintenues qui définissent l’ambiance pesante du paysage et sur une répétition en ré qui nous fait clairement comprendre que quelque chose est en train d’arriver.

Ensuite la magie Zimmer opère avec une série de violon pour maintenir l’attention et la curiosité de l’auditeur marquée par la note ré du piano joué sur le premier temps.

S’il est difficile de douter de l’expertise du compositeur à savoir marquer les actions d’une séquence vidéo par la musique (Un conseil : regardez le film d’animation Kung Fun Panda et prêtez attention au rôle de la musique dans les scènes du film… Un délice), je regrette cependant le manque de cohérence entre la musique et l’image présentée dans le spot précédent. Le moment le plus flagrant concerne le passage proche de la minute 1’10. Le soleil n’a même pas eu le temps de couvrir l’ensemble de la voiture qui sort du tunnel que la musique fait déjà retentir le moment le plus épique de la bande sonore. Et si les virages semblent être importants pour l’artiste, il est difficile de s’en rendre compte dans la vidéo où aucun passage de virage implique le changement d’une dynamique dans la musique. C’est vraiment dommage.

En conclusion, si l’idée derrière ce partenariat avec le compositeur de musique de film est bonne car elle permet à la marque de se différencier dans un spot vidéo très classique, je regrette tellement la faible cohérence entre la musique et son rôle à l’image.