La Fédération Française de Rugby a souhaité faire appel à l’agence AdSound en partenariat avec Huddle Makers dans le but de redéfinir son territoire musical.

Pour traduire les valeurs du rugby français en musique, David Grumel, compositeur et directeur créatif de l’agence AdSound nous parle de ce projet et des différentes étapes menant à la création de cette nouvelle identité sonore.

Quelle a été la première étape lors du processus de création de l’identité sonore pour la FFR ? 

La demande initiale de la Fédération Française de Ruby (FFR) était la composition d’un nouvel hymne pour accompagner l’entrée des équipes de France sur le terrain. Quelle que soit la demande, notre processus de création est strictement identique à celui de création d’une identité sonore. Seul le champ d’application diffère. De manière très classique, nous cherchons à comprendre la marque et, dans ce cas, au-delà de la marque, les valeurs d’un sport. La raison vient ensuite nourrir la création. Pour autant, elle ne doit pas la brider. C’est certainement notre marque de fabrique : préserver une part d’irrationnel pour ne pas sonner comme tout le monde.

“On veut trop souvent nous faire croire que notre métier est une science exacte au risque d’oublier que l’enjeu est la différenciation.”

Au fil des discussions, nous avons pro-activement suggéré des solutions pour les différents points d’écoute de la FFR. Au final, la demande est devenue la création de l’identité sonore de la FFR.

Pourquoi avoir choisi une musique d’orchestre pour illustrer musicalement cette identité rugby ? 

L’hymne raconte une histoire articulée autour des quatre temps composants l’entrée des joueurs sur le terrain. On peut comparer ce travail à la composition d’une BO pour un film court avec quatre scènes. Pour cela l’écriture d’un thème mélodique s’impose pour apporter profondeur et authenticité. Le choix de cordes classiques s’est imposé assez rapidement. Elles sont idéales pour accompagner mais aussi pour jouer une mélodie et cela avec un fort potentiel émotionnelle. Cette formule permet d’ajouter une large gamme de couleurs et offre une pérennité temporelle à l’hymne. À l’aise aussi bien dans un registre électronique que rock énergique, comme sur le final. Afin de symboliser l’affrontement entre deux équipes et donc un vainqueur et un vaincu nous avons opté pour une cadence picarde – passage d’un accord majeur positif à un accord mineur défaite). Cette option évoque bien le passage de l’un à autre et cela de façon très imagée et finalement assez peu utilisée dans ce genre. Enfin, l’ensemble se devait d’être fédérateur et transgénérationnel.

Connais tu le champ d’application de cette nouvelle identité sonore ? Sera t-elle diffusée sous plusieurs formes ? 

Lancée le 17 février 2017 dans le cadre du tournoi des VI nations lors du match France-Écosse une partie de cette identité sonore est spécialement designée, pensée pour le stade. Au-delà de l’hymne, elle vient signer les actions scorantes (essais, transformations) et, la sortie des joueurs avec deux déclinaisons différentes suivant l’issue du match (victoire ou défaite). C’est la Victoire que nous avons joué ce jour là. Différentes déclinaisons ont ensuite été crées pour retrouver cet univers au sein de la FFR. Le répondeur téléphonique ou les génériques d’entrée et de sortie des vidéos officielles en sont un exemple.

 

 

Pour en savoir plus sur ce projet de design sonore, dirigez vous vers l’article suivant : Le rugby français a son nouvel hymne.